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Construire plus de logements ou partager sa maison de vacances : évaluer les besoins immobiliers devient politique en France
2024-09-24 HaiPress
Des logements sociaux à Thiais (Val-de-Marne),le 21 janvier 2023. GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP Le chiffre choc a conforté le monde du logement dans la nécessité de pousser les feux de la construction. En octobre 2023,sur la scène du congrès HLM,le cabinet de conseil HTC,mandaté par l’Union sociale pour l’habitat (USH),affirme que,selon ses calculs,la France a besoin de 518 000 nouveaux logements par an sur la période 2024-2040.
Quelques semaines plus tôt,en juillet,la revue en ligne Politique du logement publie pourtant une tout autre estimation. Détaillant le chiffrage réalisé par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe),l’établissement public engagé dans la transition écologique,sa chargée d’études prospectives au service bâtiment,Albane Gaspard,lâche une estimation de seulement 110 000 logements à construire chaque année dans l’hypothèse du scénario le plus sobre.
Qui dit vrai ? La France doit-elle produire quelque 100 000 logements par an ou plutôt cinq fois plus,pour répondre aux besoins de sa population ? L’évaluation a toute son importance puisqu’elle concourt à décider de la politique du logement et de la dynamique de construction – les ouvertures de chantier en 2023 ayant été estimées à 287 000 logements.
Pour tenter d’y voir plus clair et alors que s’ouvre,mardi 24 septembre,le congrès HLM 2024,l’USH,qui fédère les organismes de logement social,publie le même jour un rapport sur « Soixante-dix ans de chiffrages des besoins en logements. Trajectoire d’un indicateur controversé de la politique du logement en France »,commandé à Alexandre Coulondre,chercheur à l’université Gustave-Eiffel,et à la sociologue Claire Juillard.
La question des besoins en logements s’impose « avec la reconstruction et le baby-boom au lendemain de la seconde guerre mondiale » et,après une éclipse au tournant des années 1970-1980,« se voit progressivement remise à l’agenda avec la persistance du mal-logement et la rétraction des financements publics dédiés »,mais aussi avec la maîtrise de l’artificialisation des sols,le tout « dans un contexte tendanciel de ralentissement démographique »,retrace le document.
C’est dans les années 1950,en pleine pénurie causée par les destructions de guerre,qu’est développé un indicateur de politique publique,adopté par le ministère chargé du logement,pour piloter une économie alors planifiée. Au fil des ans et des plans,les chiffrages du besoin de logements deviennent de plus en plus ambitieux : 240 000 unités par an en 1954 et jusqu’à un pic de 510 000 au début des années 1970.
Bataille de chiffres
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