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Adda Abdelli : « Les acteurs handicapés sont toujours renvoyés à leur situation »
2024-11-21 HaiPress
Adda Abdelli, acteur et coauteur de « Vestiaires »,programme court sur le handicap,ici dans un plan de la série. A.DEJONG Cocréateur de la série Vestiaires,diffusée tous les samedis sur France 2,Adda Abdelli raconte avec humour le quotidien d’une équipe de para natation. Lui-même atteint de poliomyélite,il revient sur son parcours à la télévision.
Après 13 saisons de « Vestiaires » et 600 épisodes,quel bilan tirez-vous de la série et de son impact ?
Vestiaires a été une secousse. C’est la première fois qu’une série s’intéressait au handicap. Sa création a posé la question « comment on le filme ? ». Rien n’existait sur le sujet avant,ni en France ni ailleurs. Elle a contribué à faire évoluer les regards en rendant visibles des comédiens porteurs de handicap,à une heure de grande écoute. C’était inimaginable il y a vingt ans.Une suite est-elle prévue ?
Je suis en cours d’écriture sur l’inclusion – dont le handicap –,toujours avec France 2,mais je ne peux pas en dévoiler davantage pour le moment.A l’âge de 1 an,vous avez contracté une poliomyélite qui vous a privé de l’usage de vos jambes. Imaginiez-vous,enfant,faire un jour carrière à la télévision ?
J’ai découvert très tôt que l’humour créait des liens et cela m’a aidé à me faire une place,partout où j’allais : à l’école,chez les scouts,puis au lycée au milieu des élèves valides. Etre porteur de handicap dans les années 1970 en Algérie n’était pas évident mais je suis né dans une famille soutenante qui a très rapidement accepté la situation,estimant que c’était le choix de Dieu. De mon côté,j’ai compris que je n’avais pas d’autre choix que de composer avec : la maladie avait gagné,il allait falloir trouver une voie pour vivre. Cela m’a construit. J’étais un enfant charmeur,souriant. J’ai fait ma scolarité à Marseille,dans une école spécialisée où mon bagout créait une admiration chez mes amis. Avoir le bon mot,prendre la place,écrire,c’est ce que j’aimais. Le théâtre a toujours été en moi,mais j’ai su très tard que je pourrais en vivre. A l’époque,on ne pouvait pas imaginer faire ce métier lorsqu’on était porteur de handicap.Quand avez-vous envisagé cette voie comme possible ?
Dans les années 1990,je travaillais dans un service administratif de la mairie de Marseille. C’est la mission locale qui m’avait trouvé cet emploi. Il n’existait pas encore d’accompagnement spécifique vers le monde professionnel pour les personnes handicapées. Mes collègues,qui étaient très réticents lors de mon arrivée,avaient finalement tous demandé que mon contrat soit prolongé. J’étais donc bien intégré malgré le manque d’adaptations.Il vous reste 55.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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