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Un fils jugé pour avoir tenté de faire disparaître le corps d’une femme tuée par son père
2024-11-26 HaiPress
Portrait de Marie-Alice Dibon,sur une affiche que tient sa sœur,Hélène de Ponsay,chez elle,à Louveciennes (Yvelines),le 21 février 2020. CAMILLE GHARBI POUR « LE MONDE » Face aux juges,Simon Meridda a soigné sa mise. Rasé de près,le front large sous des cheveux bruns coupés à ras,il porte une chemise bleu clair,dont le col dépasse d’un pull marine. Mais ce lundi 25 novembre,au tribunal judiciaire de Pontoise (Val-d’Oise),le prévenu n’affiche pas le même souci du détail pour son verbe. Il enchaîne les réponses laconiques. A maintes reprises,le voilà qui répète la même formule. Alors la présidente du tribunal s’agace : « Au bout de cinq ans,si vous êtes juste venu nous dire “Parce que c’était mon père”,ça risque d’être un peu court. »
La magistrate cherche à comprendre pourquoi,au printemps 2019,Simon Meridda a aidé son père,Luciano,à tenter de faire disparaître le corps d’une femme. Elle s’appelait Marie-Alice Dibon,avait 53 ans. Consultante en biotechnologies,elle vivait tantôt aux Etats-Unis,tantôt en France. Depuis une quinzaine d’années,elle formait un couple avec Luciano Meridda,un chauffeur de taxi. Après plusieurs vaines tentatives,elle était cette fois-ci décidée à le quitter.
Mais le 19 avril 2019,Luciano a appelé Simon. Au téléphone,il lui a confié avoir fait une « connerie ». Il a demandé à son fils de venir le rejoindre dans son appartement de Puteaux (Hauts-de-Seine). Là-bas,Simon Meridda assure avoir découvert le corps inerte de Marie-Alice Dibon. D’après le fils,son père lui a alors assuré l’avoir tuée en l’étouffant,après lui avoir administré une forte dose de tranquillisant.
« C’était une relation perverse »
S’il s’est tu des jours durant,Simon Meridda n’a pas été poursuivi pour non-dénonciation de crime. La loi prévoit une immunité familiale en la matière. Mais le fils,âgé de 35 ans,est jugé pour tout ce qui a suivi – en langage juridique,pour « recel de cadavre ». Pourquoi a-t-il accepté,le 19 avril 2019,d’aider son père à placer le corps dans une malle ? Pourquoi,le lendemain,est-il revenu à l’appartement paternel,aider à descendre au parking un grand sac de voyage dans lequel avait été transvasé le corps,avant de le mettre dans le coffre de sa Jaguar ? Pourquoi s’est-il exécuté quand son père lui a demandé d’acheter des pelles dans un magasin de bricolage ? L’idée initiale était d’enterrer le sac dans une forêt,mais la voiture s’est embourbée. Pourquoi,ensuite,a-t-il accepté de jeter le sac dans l’Oise ? A toutes ces questions,Simon Meridda a d’abord répondu : « Parce que c’était mon père… »Il vous reste 55.81% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
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