L’hébergement d’urgence saturé : « On n’arrive pas à mettre à l’abri les personnes à la rue les plus vulnérables »

2024-12-23     HaiPress

Dans un centre d’hébergement d’urgence,à Paris,le 9 janvier 2024. JULIEN DANIEL / MYOP POUR « LE MONDE » Jacques de Chilly préside le centre hospitalier Saint-Joseph-Saint-Luc,à Lyon. Amélie (qui a souhaité garder l’anonymat) est travailleuse sociale dans la même ville. Tous deux font le même constat : « Depuis cet été,on voit des mamans sortir de la maternité,avec des bébés de quelques jours,sans solution d’hébergement d’urgence. » Ils disent la colère des soignants,et celle des professionnels,qui n’en peuvent plus de devoir refuser des mises à l’abri,faute de places.

Jacques de Chilly évoque une demandeuse d’asile originaire de Guinée,que ses équipes ont dû se résoudre à laisser sortir avec son nouveau-né,le 3 décembre,sept jours après son accouchement par césarienne. Elle a passé la journée à la rue avant qu’une place en hôtel social lui soit proposée dans la soirée. Victime d’une hémorragie interne quelques jours plus tard,la jeune mère a dû être hospitalisée en réanimation. « Nous devons être capables de trouver des solutions. Par humanité. Je suis conscient des contraintes budgétaires,mais une journée de réanimation coûte beaucoup plus cher qu’une nuit d’hébergement d’urgence »,plaide-t-il.

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