A Mer, le désenchantement d’une ville sacrifiée sur l’autel de la logistique

2024-12-23     IDOPRESS

La plateforme colis de La Poste collecte et livre douze départements (dont les six de la région Centre-Val de Loire),à Mer (Loir-et-Cher),le 25 novembre 2020. ÉRIC MALOT/PHOTOPQR/RÉPUBLIQUE DU CENTRE/MAXPPP Une fois par mois,un rutilant camion financé par la région Centre-Val de Loire stationne place de la Corbillière,à Mer (Loir-et-Cher) et se transforme en cinéma. Trois séances à la chaîne et un peu d’évasion pour 240 spectateurs,au cœur d’un centre-ville moribond. « Les boucheries,la poissonnerie,les restaurants,tout a fermé… »,résume,en ce début décembre,Patrice Fourneau,Mérois de souche,salarié de la plateforme logistique de But,la principale de Mer,et en retraite à la fin du mois. Dans la rue Dutems,l’artère marchande menant jusqu’à l’église et la mairie,quatre kébabs se succèdent,un bar-PMU et une myriade de boutiques fantômes,aux vitrines poussiéreuses.

« Heureusement que des Libanais d’Orléans ont ouvert un cabinet d’ophtalmologie sinon,ce serait le désert commercial et médical. » Patrice Fourneau a connu la grande époque,quand cette petite ville ouvrière de 6 400 habitants aujourd’hui,au cœur de la Beauce,vivait au rythme de l’usine de matelas Epéda,fermée en 2000. Dix plateformes logistiques lui ont succédé depuis. Six autres,dont l’une d’elles à proximité immédiate des habitations,sont en projet.

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